27. L’itinéraire choisi du voyage autobiographique (I) : quels choix ?

Bonjour,

   J’entends parfois vos hésitations à vous lancer dans le récit de votre vie, votre pudeur, vos craintes…

L’écriture de ses mémoires est un voyage à travers ses souvenirs, mais un voyage dont on choisit la forme et l’itinéraire, au moins en partie, car la mémoire elle-même est sélective et capricieuse.

Quelle forme donner à son autobiographie, quel contenu y inscrire, sur quels critères se baser pour fixer son itinéraire ? Tel est le sujet de mon billet…

Quand ils entreprennent un voyage, certains suivent un itinéraire préétabli où sont déjà fixés les différentes étapes, les sites à visiter et les moyens de locomotion. D’autres ont une conception du voyage plus aventureuse et se laisseront plus ou moins guider par leur fantaisie. Entre ces deux conceptions du voyage, il existe bien des nuances.

En ce qui concerne l’écriture de sa biographie, il en est exactement de même et, suivant votre tempérament et votre objectif, vous choisirez d’avoir sélectionné tel ou tel passage de votre vie qu’il vous plaira d’évoquer ou que vous jugerez plus intéressant pour vos proches, de vous arrêter plus ou moins longuement sur certains événements et de les raconter à votre façon.

Il est même possible, comme dans un voyage, car c’en est un au pays du souvenir, de s’accorder un détour en dehors de l’itinéraire projeté ou de s’attarder plus longtemps que prévu sur une étape de sa vie.

Beaucoup d’entre vous ont un souci de vérité et c’est louable. La vérité peut s’accommoder toutefois de certaines omissions car écrire sa vie n’oblige pas à en étaler tous les détails sur la place publique et chacun a le droit de garder son jardin secret. D’ailleurs, toute vérité n’est pas bonne à dire et vous pouvez avoir le souci de préserver vos proches de ce qui pourrait les blesser.

Pourtant, écrire ses mémoires peut être aussi l’occasion de certaines révélations : des événements qui n’ont plus de raisons d’être tenus secrets (quelquefois parce que leurs acteurs ont disparu) et qui font partie de l’histoire de la famille, des aspects de votre personnalité ou de votre vie inconnus de vos proches. Nul n’est parfait et les enfants ou petits-enfants sont quelquefois rassurés d’apprendre les imperfections de leurs parents ou grands-parents, de les découvrir plus humains et plus authentiques. Vous n’écrivez pas votre apologie mais vous vous inscrivez en tant qu’être humain dans l’histoire de votre famille.

C’est bientôt la fête des mères et les services d’un biographe peuvent être l’objet d’un cadeau collectif.

A  bientôt !

H.B.

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